La culpabilité
Le médecin prend beaucoup de décisions, y compris celle de vie ou de mort en cas d’extrême prématurité ou de risque important de handicap. C’est la loi et ce serait terrible de laisser ce choix aux parents. Voici quelques années, des parents ont été confrontés à des médecins qui les ont laissés choisir. Certains sont allés jusqu’à débrancher eux-mêmes la machine de réanimation, parce que cela leur semblait nécessaire. Mais, ensuite, ils ont dû continuer à vivre avec une culpabilité inouïe, celle d’avoir décidé tout simplement. Ces décisions peuvent être bonnes ou mauvaises et chacun a en tête un exemple d’acharnement thérapeutique, comme cette petite fille avec une bronchodysplasie et qui allait rester toute sa vie sous assistance respiratoire.
Dans un registre moins dramatique, une naissance prématurée, c’est une grossesse « ratée », pensent certains. Non seulement, la maman estime qu’elle n’a pu mener la grossesse jusqu’à son terme, mais l’hôpital lui a volé les premiers jours et les premiers soins de son enfant. C’est là un sentiment complexe où se mêlent de la colère, de la joie, de la tristesse et surtout de la peur. Le devenir du bébé est en cause et surtout sous la responsabilité des médecins. Culpabiliser est normal, cela fait partie de l’histoire de chacun et de la relation avec bébé. Rien ne pourra l'effacer. Seul le temps pourra atténuer ce sentiment erroné et douloureux de n'avoir pas été à la hauteur. Laissez le temps faire son œuvre et focalisez-vous sur le positif. Prenez soin de vous et de votre couple et de bébé dans les limites possibles à chaque seconde. Et puis, bébé est entre de bonnes mains. Avec toute l'attention des médecins et les soins prodigués par les équipes, il va bientôt se remettre sur pied. Il aura alors besoin d'une maman en forme pour l'accueillir.